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Antiche leggende
Dalla raccolta di leggende di Gaby "Au Pays ensorcelé" (Jolanda Stévenin, 1990) si riportano due racconti: Il primo "Lou Tockyi Rouss" racconta di un folletto autore di scherzi e lazzi, il secondo "La légende de la Taréina" narra le malefatte di una terribile strega condannata al rogo.
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La légende de la Taréina.
Originaire de la Savoie, elle était venue, un jour, chercher un maçon de Gaby, de qui elle avait eu des enfants. Elle avait emmené sa mère qui soutenait sa revendication de justice. Malheureusement, le prétendu père, qui habitait au hameau de Yair-Désor, déclina toute responsabilité dans l'Affaire des enfants et lui claqua la porte au nez. Elle alla alors s'installer dans la vieille maison de la Dja-Louéisa au hameau de Kiamourséira. Ayant deux enfants sur les bras, elle commença à mener une vie de dures privations, sans jamais réussir à s'intégrer dans la communauté. Ignorant son prénom, mais sachant qu'elle provenait de la Tarentaise, les gens de Gaby lui affublèrent le sobriquet de Taréina. Peu de temps après sa venue, des bruits étranges commencèrent à courir sur son compte. On la vit souvent partir à la maraude, tôt le matin. On remarqua que, sur son passage, oeufs et volailles disparaissaient des poulaillers. On s'aperçut qu'elle avait le pouvoir de presser le pis des vaches, rien que d'un regard. Peu à peu, elle acquit la renommée de grande sorcière. Avec le temps, elle devint carrément la reine des sorcières, la sorcière par antonomase. La ruse, qu'elle ourdissait contre les villageois, lui valut un grand nombre d'ennemis. Non seulement les bêtes ne pouvaient échapper à son mauvais oeil, mais les infants aussi étaient touchés par toute sorte de maléfices.
Et, lorsqu'elle était au bout de toutes ses magies, on la voyait partir ramasser son fagot dans la campagne, comme si de rien n'était. C'était une femme violente, astucieuse, sans respect humain, sans peur ni pitié, ne connaissant nul obstacle, comme le génie du mal.
Toute la Vallaise la connaissait de réputation pour en avoir entendu très souvent parler et, pour cette raison, la détestait. Après avoir enduré toutes les souffrances inimaginables, les gens de la vallée du Lys le firent arrêter par les gendarmes qui l'amenèrent à Réchanter dans la commune de Perloz.
Là, face à une foule bruyante et déchaînée, elle fut soumise à un procès sommaire. En pressentant de ne pas pouvoir échapper à une condamnation infamante, sa mauvaise conscience la troubla, la rendit folle, lui fit perdre l'esprit. A la vue du bûcher où elle allait être bientôt brûlée, la Taréina, d'un air ricaneur, avoua ses crimes à une foule énorme qui l'environnait.
- Au cours de ma vie, dit-elle, j'ai fait mourir un si grand nombre d'enfants que, si on avait assemblé les courroies de leurs berceaux, un âne n'aurait pas eu la force de traîner ce lourd fardeau.
La Taréina fut ainsi condamnée au supplice du feu. Le bruit de ses exploits est arrivé jusqu'à nous de sorte que, de nos jours encore, pour désigner une personne de mauvaise conscience, on dit c'est une véritable Taréina. |
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Lou Tockyi Rouss
Il y avait une fois à Gaby, un malin lutin que les gens du pays appelaient lou Tockyi Rouss. A l'époque, si un enfant n'était pas sage, le Tockyi Rouss le ravissait et l'emportait dans son souterrain. Un jour, maman dit à Visette:
-Descends à la cave prendre une cuillerée de beurre fondu pour la soupe de ce soir -.
Comme tout autre enfant, Visette se fit beaucoup prier, puis finalement descendit à la cave, ouvrit la grande porte fermée à double tour et commença à avancer lentement dans le noir.
Au bout d'un moment, elle aperçut, dans l'obscurité, deux vilains yeux rouges qui la regardaient. C'était ceux du Tockyi Rouss que Visette avait surpris en train de manger le beurre fondu dans la grande cruche à anses.
- Prends garde!- dit le malin esprit à la fillette, si tes parents apprendront que je vole le beurre, tu seras emportée cette nuit même!-
Visette, effrayée, remonta l'escalier, la cuillère vide, et, tout en sanglotant, raconta à papa et maman son affreuse rencontre à la cave.
- N'aie pas peur! -lui dirent ses parents, cette nuit tu coucheras avec nous et tu n'auras rien à craindre.
Mais, voilà qu'au beau milieu de la nuit, la porte du pilliou grince et une voix rauque dit:
- Je suis le Tockyi Rouss, me voilà sur le pas de la porte.
Visette, qui ne dormait pas, eut un frisson.
Encore un bruit léger puis la voix rauque ajouta:
- Je suis le Tockyi Rouss, me voilà à côté du poêle.
Visette se blottit contre sa mère.
Puis un bruit plus distinct et la voix rauque proféra:
-Je suis le Tockyi Rouss, me voilà sur le banc au pied du lit.
Visette se serra contre son père.
-Je suis le Tockyi Rouss et Visette émit un cri perçant.
A cet appel, papa et maman se réveillèrent et eurent juste le temps de voir le méchant Tockyi Rouss se sauver à toutes jambes à travers la porte entrouverte.
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